En route vers l’édition : la réécriture de mon premier roman, Jamais deux sans trois!

Il y a un moment que je n’ai rien publié sur ce blog. Il n’est pas à l’abandon, pas vraiment! C’est que j’ai été très occupée par la première étape menant à l’édition de mon premier roman : la réécriture.

Pour certains, il s’agit d’une étape facultative, voire inutile. Tant mieux pour eux, mais moi, j’en ai besoin! Je suis le genre d’auteure qui aime laisser voguer son imagination durant la rédaction, car je n’aime pas particulièrement suivre à la lettre les plans que j’ai faits avant de me lancer. Ça me bloque, et je n’arrive à rien sans un minimum de liberté.

(Et je dirais, par ailleurs, que même en suivant son plan à la lettre, un auteur a souvent besoin de passer par la réécriture! J’dis ça, j’dis rien.)

En quoi consiste la réécriture?

Action de rédiger un texte sous une nouvelle forme. 

Multidictionnaire de la langue française, entrée “réécriture”

Au sens strict, c’est donc de retravailler la forme d’un roman.

Cela dit, dans son application, je dirais que cela dépend du texte, et de l’auteur. Et aussi de l’objectif visé. On peut réécrire un texte pour plusieurs raisons : le rendre plus cohérent, le raccourcir, l’allonger, accélérer le rythme ou changer le niveau de langue… ou une combinaison de toutes ces raisons. Pour retravailler la forme d’un roman, il faut souvent aussi modifier le contenu, donc le fond. Pour ce billet, je ne me risquerai pas à vous fournir une méthode pour faire une réécriture. J’y vais à l’instinct et au feeling. Par contre, si j’ai un conseil, c’est de relire le roman à froid (donc après une bonne période d’attente sans y toucher) et de noter pendant votre lecture les passages problématiques. Certaines personnes font faire la bêta lecture avant la réécriture, d’autres la font après. Dans mon cas, c’est la troisième version ou réécriture, je fais la bêta lecture après pour être certaine de n’avoir rien oublié.

Quels étaient mes objectifs pour la réécriture de ce roman?

Ils étaient nombreux : retirer les intrigues secondaires inutiles ou abandonnées en cours de route; accélérer le rythme de l’histoire pour accrocher plus rapidement les lectrices; retirer les passages inutiles ou superflus; rendre certains personnages plus attachants ou plus réalistes; actualiser certains passages… bref, la liste était longue. Il s’agissait de rendre digeste un roman qui avait déjà subi plusieurs réécritures/révisions et dont les suites immédiates sont déjà rédigées (donc les personnages ont beaucoup évolué dans ma tête et sur papier depuis l’année de leur création – 2016).

Était-ce nécessaire?

Mes lectrices sur Wattpad vous diraient que non! Cela dit, la plupart ne l’ont lu qu’au rythme d’un chapitre par semaine, ce qui n’est pas du tout la même chose que de prendre un roman et de le lire d’un bout à l’autre d’un coup (même si certaines l’ont fait aussi – plus d’une fois!). Ce n’était pas mauvais, mais il y a toujours place à l’amélioration, et je désirais offrir un résultat poli dans son format définitif. En prime, comme je l’ai peut-être déjà mentionné (ou pas), qui dit publication, dit aussi coûts d’impression. Je voulais diminuer le nombre de pages dans le même temps et alléger ce qui pouvait l’être. Je dirais que j’ai réussi mon objectif, en passant d’une brique de 119 000 mots et des poussières à un texte de 104 000 mots, environ.

Soulignons qu’au moment où j’écris ces lignes, je suis encore en train d’ajuster le tir après l’étape de la bêta lecture, alors le résultat final pourrait être un peu plus élevé, mais tout de même : c’est un bel accomplissement!

J’avais publié une espèce de journal de bord sur mon compte wattpadien, que je vous retranscris ici pour ceux qui seraient intéressés par les détails du processus. Sinon, vous pouvez passer à la fin de l’article, où je vous montre de quoi ont l’air certaines portions du texte en suivi des modifications!


Journal de bord wattpadien

17 février 2022

Il y a un peu plus de deux semaines que j’ai commencé, et dans mon esprit impatient, autant dire une éternité. Sans parler du fait que j’ai déjà retranché une quantité importante de mots dans ce roman, alors que je m’en croyais incapable.

J’ai supprimé des passages inutiles, résumé d’autres qui étaient pertinents mais pas assez pour être « montrés » en fonction du ton que je veux donner à l’histoire, remanié des dialogues… J’ai passé de longues heures à plancher sur certains passages, et j’espère que cette version – que je trouve encore meilleure! -, plaira aux bêtas lectrices, car j’avoue que j’en ai un peu marre.

Il faut préciser que c’est la troisième réécriture. Jamais deux sans trois, il paraît…

(Non, ne dites rien. Chut.)

Bref, c’est à la fois un plaisir et une torture de travailler sur ce tome, car j’adore voir l’évolution des personnages, mais certains me tapent sur les nerfs. C’est normal, car ils sont différents dans le dernier tome publié sur Wattpad!

C’est aussi une réussite en soi, pour moi, de couper dans mon texte. J’écris des briques, c’est bien connu! La rédaction de ce roman date de 2016, 2017 si on ne compte pas la première version wattpadienne. En cinq ans, j’ai terminé plusieurs romans (quatre) et courtes histoires. J’ai peaufiné mon style et acquis des techniques de rédaction que je ne pensais jamais acquérir (comme faire des plans), par conséquent je suis maintenant en mesure de déceler les failles et les clichés, ou les incohérences subtiles dans mes valeurs ou celles que je veux véhiculer.

C’est agréable de remanier ce roman pour qu’il soit aligné avec le reste de l’histoire. La base de la saga n’en sera que meilleure!

Alors voilà. J’ai commencé cette réécriture avec plus de 119 K de mots, et me voici maintenant à un peu plus de 112 K restant. Ce weekend, je pense pouvoir en retrancher assez pour descendre sous la barre des 110 K!

J’ai rendu l’histoire plus concise, un peu plus lisse en termes d’intrigue et de péripéties. C’est une grande fierté, mais il subsiste en moi le doute d’avoir transformé ce roman en un truc sans intérêt… J’essaie de soigner mon anxiété.

4 mars 2022

La réécriture est presque terminée, j’en suis aux derniers chapitres, avec le remaniement d’une scène importante. Je continue de croire que c’est un excellent roman, mais ce serait mentir de dire que j’ai vaincu mon anxiété! Comment vous expliquer… J’ai réussi à passer de 119 K à 106 K. C’est énorme, c’est déstabilisant. Avec le sentiment d’accomplissement vient la crainte d’avoir trop coupé. Je crois que c’est normal. Je dois lâcher prise.

Ce ne sera jamais un roman parfait. Aucun ne peut l’être, car la perfection n’existe pas, je le sais.

7 mars 2022

J’ai terminé la réécriture le 5 mars 2022! Le total du compte de mots? 102 K et des poussières! Je suis vraiment fière du boulot abattu!

Maintenant, il faut faire une relecture…

16 mars 2022

Ceux et celles qui me suivent sur Instagram le savent, j’ai terminé la relecture un peu avant minuit, et je suis épuisée. Ce fut un sprint mémorable, mais si je devais relire ce roman une fois de plus, je crois que je serais malade. Qu’on soit clairs : j’adore la nouvelle version, et je pense avoir fait un super boulot avec ce que j’avais, et j’ai réussi à supprimer bon nombre d’erreurs et de répétitions, mais là, je n’en peux plus.

Au revoir JDST1, il est maintenant entre les mains des bêta lectrices.


Pour avoir une idée de quoi a l’air un document réécrit, voici quelques images d’une vue en suivi des modifications :

En rouge, des suppressions.
En rouge, d’autres suppressions. En vert, des ajouts. On voit qu’ils ne sont pas légion.
En rouge, encore plus de suppressions.

Alors voilà, la réécriture est terminée, ce fut un processus laborieux mais gratifiant. En ce moment, j’attends avec impatience le retour de ma cinquième bêta lectrice. Je commencerai déjà les derniers ajustements en attendant, et je vous ferai un article sur la bêta lecture, car, ça aussi, c’est un processus difficile et pourtant essentiel.

Je vous souhaite une bonne et heureuse semaine!

VM

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